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Mon expérience avec le Covid-19

J'ai longuement hésité à écrire un article sur ce sujet mais je me suis dis que cela pourrait aider des gens qui sont actuellement dans ma situation. 
Aussi surprenant que cela puisse paraître, lorsque j'ai été malade, j'ai eu beaucoup de mal à trouver des témoignages similaires à mon cas. 

Je ne me revendique pas expert en la matière, cet écrit a simplement pour but de vous partager mon ressenti face à cette maladie. 

Représentation artistique du coronavirus SARS-CoV-2, responsable de la maladie Covid-19 © Fusion Medical Animation on Unsplash

Pour ma part, tout a commencé le Vendredi 6 mars. J'étais fatiguée, j'avais le nez qui coulait mais sans être enrhumée et de fortes migraines. J'ai commencé à prendre des Nurofen étant une personne migraineuse mais rien ne parvenait à calmer mes légers symptômes. J'ai continué à aller à la fac ne me doutant pas que j'avais pu être contaminée. Le Mercredi 11 après avoir terminé tard mes cours, j'ai commencé à me poser des questions, j'avais de la toux et j'avais appris que plusieurs étudiants avaient été diagnostiqués  positifs au sein de l'Université. Bien évidemment, cette information n'a jamais été officielle, l'administration s'est bien cachée de nous en informer. Ce sont les associations étudiantes qui nous ont informé ...

Le lendemain, je décide de ne pas aller en cours pour faire une téléconsultation ne pouvant me rendre chez mon médecin traitant si je présentais des symptômes. Celui-ci ne pratiquant pas ce genre de consultation, je passe donc par Medadom pour trouver un médecin. 

Lors de ma téléconsultation, je décris mes symptômes et on m'informe que je dois observer une quatorzaine et je dois porter un masque si je vis avec d'autres personnes. On me prescrit du Spifen pour calmer mes maux de tête, du sirop pour la toux et un spray nasal pour le "rhume". Mais je ne pouvais pas passer de test car ils étaient réservés aux personnes les plus vulnérables. 

Je dois donc prévenir ma fac que je ne pourrai plus venir durant quelques temps. Je n'ai jamais eu de réponse de l'admistration quant à mon message. Mais le soir-même, le Président avait ordonné la fermeture de toutes les écoles et universités. 

Bien évidemment, malgré le contexte actuel, le fait qu'il y ait plusieurs cas au sein même de la fac, que dans la journée l'université de Paris 1 avait décidé de fermer suite à la découverte d'UN enseignant contaminé mais à Paris 2 (mon université), il était hors de question de fermer pour PLUSIEURS cas confirmés avant la date officielle.

Les jours passent, je commence à aller mieux, j'ai du troquer le Spifen pour du Doliprane. Je suis rassurée que ce soit passé. Mais le 23 mars, je commence de nouveau à être fatiguée, le nez coule toujours, les maux de tête sont de plus en plus en fort, j'ai des frissons, la toux sèche s'est intensifiée. Le lendemain, je décide donc de refaire une téléconsultation. Lors de cette consultation, je suis amenée à prendre ma tension et mes pulsations cardiaques. J'ai une tension élevée et un coeur qui bat vite. On me dit que c'est la fatigue, que j'avais du attraper autre chose entre temps (étrange lorsque l'on sait que je n'ai pas mis le pied dehors depuis le 11 mars ...), que cela pouvait être aussi le stress du au confinement mais que malgré tout, je devais surveiller si ça continuait sur plusieurs jours. Bien évidement toujours aucun test de dépistage possible. 

Mes constantes ne s'améliorent pas les jours qui suivent au contraire, elles sont toujours élevées. Ma mère avec qui je vis s'inquiète et tout est devenu très compliqué à la maison. Je dois rester confinée dans ma chambre, passer la javel après ma douche, après les toilettes, faire une cuisine à part, changer les draps le plus souvent possible, ne rien toucher dans la maison, porter un masque en permanence ... Je ne voulais pas prendre le risque de contaminer ma maman sachant qu'en plus elle a des problèmes cardiaques et de l'hypertension. 
Fort heureusement, en ce qui concerne les masques j'ai pu en avoir mais non pas grâce à la pharmacie puisqu'il fallait une ordonnance et encore je connais certaines personnes qui se sont vues refuser l'accès au masque malgré la prescription. 

Les jours se poursuivent, et je commence à être de plus en plus essoufflée. J'ai beaucoup de mal à reprendre mon souffle, j'ai la sensation qu'on m'oppresse la cage thoracique, que j'ai le souffle coupé. Marcher dans le couloir, faire mon lit, prendre ma douche, etc. c'était devenu des activités épuisantes. Pourtant, auparavant je faisais 1h30 de sport en salle par semaine donc je ne comprends pas cet essoufflement si soudain. Puis, le 30 mars je décide de faire venir un médecin, terminer les téléconsultations. J'ai besoin d'un réel suivi, d'une auscultation, d'un diagnostic. Cela fait des semaines que je suis dans le flou, que j'appelle des médecins et que je dois reéxpliquer mon cas, qu'on me prescrit des médicaments mais qu'aucun ne me soulage. 
SOS Médecin fini par venir et m'ausculter et je dois dire heureusement qu'enfin j'ai une réelle auscultation ! Mon poumon droit crépite, c'est pour cette raison que j'ai du mal à reprendre mon souffle, que je suis en hyperventilation. Le médecin m'explique que le virus a du migrer vers les poumons et qu'une bactérie a fais son nid dans l'un d'eux et que cela a provoqué une infection. Il me prescrit cette fois-ci des antibiotiques et me confirme le diagnostic sans pour autant passer de test : c'est bien le Covid qui est à l'origine de mes maux. 

Je commence mon traitement d'antibiotiques, Clarithromicyne seulement beaucoup d'effets secondaires apparaissent. J'ai des vertiges, une altération du goût, tout est amer et j'ai des vomissements. Je recontacte SOS Médecin mais impossible de faire un changement d'antibiotiques et aucune possibilité de faire une consultation pour le moment ...

Je décide de joindre mon médecin traitant, c'est un remplaçant. Il est d'accord pour me recevoir à son cabinet. Il m'ausculte et me confirme une nouvelle fois le diagnostic. Il est d'accord pour me changer d'antibiotiques mais selon lui ce n'est pas la Clarithromicyne qui me cause ces effets secondaires mais le Covid. Etrange puisque ces effets sont apparus dès que j'ai commencé ce traitement. 
Il me passe donc à l'Azithromycine

Je commence enfin à en voir le bout, la toux diminue, l'essoufflement aussi mais je n'ai pas récupéré complètement. 
Après avoir pris les antibiotiques, je vais mieux mais les maux de tête sont toujours là et parfois de plus en plus violent. Dans la nuit du 12 au 13 avril, soit un mois après avoir fait ma première téléconsultation, j'ai des vomissements, j'ai du mal à reprendre mon souffle. Le SAMU arrive et décide de m'emmener à l'hôpital. Je suis placée avec mes autres camarades du Covid. Une fois encore, aucun test mais je sais que de toute façon ce serait trop tard nous sommes à 1 mois après l'apparition des premiers symptômes. 
Je suis à nouveau mise sous antibiotiques cette fois-ci il s'agit de l'Augmentin. Je sors des urgences en début d'après-midi. 
Je dois passer un IRM cérébral pour mes maux de têtes, grâce à Dieu, tout est normal donc rien n'explique le pourquoi du comment. Mais les migraines sont pourtant toujours présentes. Je me repose mais j'ai accumulé beaucoup de travail à la fac, j'ai des devoirs à rendre, des galops d'essai à préparer et les partiels qui ne vont pas tarder. Je dois me forcer à rester devant l'ordinateur parce que certains enseignants ont eu beaucoup de mal à accepter le fait que je puisse être malade. 

Le 11 mai, jour du déconfinement, je décide de passer un test sérologique même s'ils ne sont pas encore reconnus. Je voulais savoir ce que j'avais eu mais les tests me reviennent négatifs que ce soit pour l'igG ou pour l'igM. Le laboratoire m'a demandé de le repasser dans 15 jours mais pour être honnête, je n'ai pas été. Je suis restée dubitative face à ces résultats. Tous les médecins que j'ai vu ont fait le même diagnostic, aux urgences pareil. Si ce n'était pas le Covid, qu'est-ce que c'était ?

© Lespecialiste.be

A l'heure actuelle, j'ai toujours des maux de tête mais de façon occasionnelle rien à voir avec ce que j'avais pu avoir, j'ai toujours le nez qui coule sans pour autant être enrhumée et j'ai essayé de reprendre le sport toutefois je m'essouffle beaucoup plus rapidement que d'habitude. Je pense qu'il faut y aller progressivement mais cela reste assez long pour une simple "gripette" comme cela a pu nous être présenté au début de l'épidémie. 

J'espère sincèrement que pour vous le confinement s'est bien passé et que vos proches se portent bien. 
N'hésitez pas à commenter si vous avez été ou vous êtes dans la même situation cela peut aider certains ! 


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